COMPRENDRE L’ALIMENTATION PAR LA DIGESTION

LE GROS INTESTIN Digestion La digestion concerne les aliments qui n’ont pas été digérés en amont du tube digestif. Il s’agit principalement des fibres composant les glucides pariétaux mais aussi la partie restante de l’amidon et des protéines. De nombreux micro-organismes peuplent le gros intestin pour permettre ce travail de digestion. Leur nombre et leur composition dépendent de la ration. Ils sont en effet très sensibles aux changements de ration car ils sont spécifiques à chaque aliment. Les glucides pariétaux et le reste de l’amidon sont digérés en acides gras volatils. Ces acides gras sont absorbés et fournissent l’énergie au cheval. Les acides aminés et les matières azotées qui se retrouvent dans le gros intestin ne sont pas valorisés par l’organisme. Ils sont transformés en ammoniaque dont l’excès est toxique et provoque diverses pathologies. Le gros intestin est aussi le lieu d’absorption du phosphore et de la résorption de l’eau. Le caecum joue un rôle de tri des particules. Les particules inférieures à 10 mm y résident plus longtemps que les plus grosses. Il joue aussi le rôle de cuve de fermentation, brassant en permanence plus de 40 litres d’un bouillon de culture riche en bactéries dont le rôle essentiel est de digérer la cellulose. Le caecum est équivalent à la panse des autres ruminants. Cette attaque bactérienne sur la cellulose n’est pas possible dans l’estomac et l’intestin grêle car les bactéries ne survivent pas en milieu acide. Le caecum a également une fonction fondamentale dans les phénomènes de réabsorption de l’eau. Les bactéries qui sont les plus utiles à la digestion des régimes riches en fibres seront remplacées par une population de bactéries mieux adaptées à transformer des fibres de qualité et faciles à digérer en produits solubles. Les substances fermentescibles, en particulier l’amidon, non digérées dans l’intestin grêle, se retrouvent dans le colon. Les acides gras volatils, issus de la dégradation de l’amidon et des sucres en trop grande quantité, créent un risque d’acidose et nuisent à la flore microbienne (digestion moins efficace, coliques, diarrhées, fourbures ou myosites). Il est fréquent que l'ingestion d'aliments peu digestes crée une surcharge dans le caecum et le côlon. Une consommation d'eau insuffisante ou le manque d'exercice vont également prédisposer à cette surcharge. Afin de prévenir la surcharge du côlon, il est recommandé de modifier l'alimentation du cheval sur une période d'une à deux semaines, comme par exemple pour passer d'une ration facile à digérer à une ration moins digeste. Cette période permet à la microflore gastro-intestinale de s'adapter aux nouveaux aliments. Le fourrage grossier ou de qualité médiocre ne devrait pas être donné au cheval car il va provoquer une forme d'occlusion à la sortie du caecum, entraînant une accumulation de gaz (lorsque le foin pénètre dans le caecum, les populations microbiennes se multiplient selon la qualité du foin et cette multiplication augmente la fermentation) et des douleurs associées aux coliques. Il va augmenter les risques de surcharge du colon.