LES PROBLEMES LIÉS À L’ALIMENTATION

PROBLEMES OCCASIONNES PAR CERTAINS FOURRAGES Alpiste roseau Les anciennes souches d'alpiste roseau ont la réputation d'être coriaces et peu appétentes. Les chevaux qui les pâturent ne prennent pas autant de poids, ne produisent pas autant de lait pour les juments, ou n'ont pas l'air en aussi bonne santé que l'on pourrait s'attendre d'après la qualité apparente des aliments. Cet état s’explique par le niveau élevé d'alcaloïdes dans les plantes. Il s’agit de substances au goût amer et généralement irritantes pour le système gastro-intestinal. Les nouvelles souches d'alpiste ont des niveaux plus faibles d'alcaloïdes. Leur qualité alimentaire, leur appétibilité et les performances restituées sur les chevaux sont excellentes lorsqu'elles sont pâturées au stade végétatif. Fétuque élevée La fétuque élevée contient un champignon endophyte à qui est attribué trois troubles : le pied de fétuque, la nécrose adipeuse et l'intoxication par la fétuque. L'apparition de ces maladies est déterminée par le pourcentage de plants infestés de fétuque élevée dans le pâturage, par la durée de la période de paissance, par les conditions météorologiques et par le régime de fertilisation du pâturage. Le pied de fétuque risque de se produire lorsque les chevaux pâturent de la fétuque élevée par temps frais. Les symptômes sont un pelage rude, une perte de poids, de la fièvre, une respiration accélérée, la fragilité des pattes et, dans des cas d’infection plus avancée, la chute des sabots, des oreilles et de la queue. La nécrose adipeuse est caractérisée par une accumulation de masses graisseuses dures le long du tractus digestif. Cet état nuit à la digestion et entraîne des problèmes de mise bas. Les juments gravides qui pâturent de la fétuque élevée infestée ne se préparent pas ainsi correctement pour la mise bas et peuvent donner naissance à un poulain mort-né. Les juments gravides doivent être retirées des pâturages infestés 30 jours avant de pouliner. Ce trouble est aussi associé à une surdose d'azote dans les pâturages de fétuque élevée infestée ou à un apport de fumier de poulets à griller. L'intoxication par la fétuque élevée se produit par temps chaud. Les symptômes sont un gain de poids anormalement faible, une chute du taux de conception, l’intolérance à la chaleur, la rétention du pelage d'hiver, de la fièvre, une salivation excessive et de la nervosité. Le seul moyen connu de dissémination du champignon est par les semences. Il est possible de prévenir les accidents en utilisant des semences certifiées exemptes d'endophytes ou simplement en n'utilisant qu'un faible pourcentage de fétuque élevée dans le mélange. Sorgho, herbe du soudan et hybrides sorgho-soudans En plus de l'intoxication à l'acide prussique, ces plantes peuvent causer des infections du système urinaire chez les chevaux. Les symptômes ressemblent à des coliques avec en plus du sang dans l'urine. Cet accident peut être mortel. Il est déconseillé de laisser les chevaux pâturer ces plantes. Crucifères fourragères Les brassicas fourragers, espèces de la famille du chou, permettent d'étendre la saison de paissance en fin d'automne, mais ce n'est pas sans risque. Ils peuvent causer des problèmes comme la météorisation, l'intoxication par les nitrates, l’intoxication au colza fourrager, de l’anémie, du goitre. L'intoxication au colza fourrager peut se produire si les chevaux pâturent des plantes de colza rabougries et de couleur pourpre. Une telle situation se produit lorsque le colza pousse dans des conditions humides ou sur des sols pauvres en phosphate et qu'il a gelé. Les chevaux atteints ont une respiration haletante et souffrent de troubles digestifs. La mort peut s'ensuivre. Les chevaux qui se rétablissent demeurent souvent chétifs. Les crucifères fourragères contiennent un facteur hémolytique qui peut causer de l'anémie chez les chevaux au pâturage. Les symptômes n'apparaissent pas avant au moins une semaine de pâturage, le plus souvent trois semaines. Dans les cas très graves, on trouve des traces d'hémoglobine dans l'urine, laquelle devient forcément rouge. Les concentrations du facteur hémolytique chez les crucifères augmentent à mesure que les semis d'été sont retardés et que les plantes mûrissent. Toutes les crucifères contiennent des substances goitrogènes. Ces substances nuisent à l'absorption de l'iode par la glande thyroïde et le goitre se manifeste. Les crucifères ne doivent pas être pâturés durant la période de mise à la reproduction ni à la fin de la gestation des juments car elles pourraient entraîner la naissance de poulains mort-nés ou difformes.