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MON CHEVAL ET MOI
26 mai 2011

LE CHEVAL ET LES ARTS

LA LITTÉRATURE INTRODUCTION La place du cheval dans la littérature n’est pas moins importante que dans la mythologie et les arts plastiques, quoique différente. Si c’est le cheval en tant qu’animal qui est le plus souvent peint, sculpté ou dessiné, c’est plutôt le monde du cheval qui est évoqué par écrit, en particulier quand les relations entre le cavalier et sa monture étaient quotidiennes. Dans tous les textes le concernant, le cheval participe aux travaux, aux voyages, aux combats des hommes et à la chasse, le divertissement préféré de la haute société. LES EVOCATIONS LITTÉRAIRES AU MOYEN AGE La littérature du Moyen Age évoque des montures célèbres comme Bride d’Or appartenant au chevalier Roland et Etencedur à l’empereur Charlemagne. L’une des plus renommées est le cheval Bayard de la chanson de « Renaud de Montauban ». Cette chanson raconte les aventures des quatre fils du duc Aymon de Dordogne, Renaud, Aalard, Richard et Guichard, qui, en rébellion contre Charlemagne, se déplaçaient ensemble sur un seul cheval, Bayard, à l’endurance et à la puissance merveilleuse et doté de pouvoirs magiques. Après avoir été offensé, Charlemagne se lança à leur poursuite jusque dans leur château. Réduits à l’état de misère, ils se rendirent en faisant amende honorable. Mais l’empereur, pour se venger, fit noyer le cheval Bayard dans la Meuse avec une lourde meule au cou. Galilée eut l’idée de mettre en place un système de jugement des écrits littéraires en comparant leur rythme à celui des allures des chevaux. Selon lui, un bon récit doit avoir le rythme proche de celui « d’un cheval arabe qui courrait mieux que cent chevaux de Frise ». Cette méthode d’évaluation fut reprise au 20 ième siècle par Italo Calvino dans ses « Leçons américaines ». LES EVOCATIONS LITTÉRAIRES AU 18 IEME ET 19 IEME SIECLE Au 18 ième siècle, Buffon consacra au cheval un des plus célèbres chapitres de son « Histoire naturelle ». Les écrivains du 19 ième siècle l’affectionnèrent particulièrement. Dans « La légende des siècles », Victor Hugo a prêté au prince de légende, Aymerillot de Narbonne, un inoubliable cheval blanc rose. Balzac a laissé avec le colonel Chabert, ancien officier de cavalerie de l’empire en demi-solde, un des portraits les plus vigoureux de « La Comédie Humaine’ . Eugène Sue, dans une veine très différente des « Mystères de Paris », écrivit « Arabian Godolphin », histoire d’un cheval qui relate les aventures romancées du célèbre étalon, père de la plus prestigieuse lignée de pur-sang anglais. Zola évoque très souvent les chevaux de Paris qui, jusqu’au 20 ième siècle, avaient l’importance que les véhicules ont de nos jours. Mais c’est avec le cheval Bataille dépeint dans le dur travail de la mine qu’il présente le portrait le plus poignant. Byron a écrit le plus belle version de l’histoire de « Mazeppa », le légendaire gentilhomme polonais. C’est avec un cheval ukrainien, sur lequel il avait été attaché nu par un mari jaloux, qu’il finit par atteindre l’Ukraine. Il devint général des Cosaques au service de Pierre 1 er, qu’il finit par trahir car il ambitionnait de devenir roi d’Ukraine. Il fut pendu en effigie et dut s’enfuir pour aller mourir misérablement en Valachie. Géricault a peint plusieurs tableaux sur le thème de cette extraordinaire aventure qu’Hugo rapporta également Aragon a construit « La semaine Sainte », celle de 1815, autour du personnage de Théodore Géricault, peintre obsédé par le cheval, qui fut même un temps mousquetaire de Louis XVIII. Les talents d’écrivain d’Aragon lui ont permis d’appréhender pleinement un monde dont il n’a pas été, comme Géricault, nourri dès l’enfance. Aujourd’hui, tout cavalier devrait lire « La route des Flandres » de Claude Simon. Ce livre est un trésor d’observation. On pourrait réserver une place à part à deux petits chefs-d’œuvre d’humour sans prétention, sans méchanceté, mais non dénuées de tendresse, que sont « Les gaîtés de l’escadron » de Courteline et les « Souvenirs épars d’un ancien cavalier » de Tristan Bernard. LES EVOCATIONS LITTÉRAIRES AU 20 IEME SIECLE Nous pouvons aussi évoquer « Les cavaliers » de Kessel qui fit découvrir à l’Occident un monde sans doute inchangé depuis Gengis Khan, oû l’homme et le cheval repoussent dans une même fougue les limites du réel. Le film mis en scène par Joseph Kessel lui-même présenta l‘étrange univers des bouskashis afghans Aujourd’hui, tout cavalier devrait lire « La route des Flandres » de Claude Simon. Ce livre est un trésor d’observation. Avec « Casse-Pipe » et « Le carnet du cuirassier Destouches » de Céline, c’est l’un des plus étonnants témoignages du monde disparu des troupes à cheval. LES JUMENTS CÉLÈBRERS DE LA LITTÉRATURE Faut-il s’étonner que plusieurs juments de la littérature soient dotées d’une plus forte personnalité que leurs compagnons mâles, souvent plus anonymes, au point que quelques-unes aient laissé un nom devenu commun ? Cervantès a accompagné son héros Don Quichotte d’une haridelle, Rossinante. C’est grâce à ce cheval, dans lequel il voyait un fougueux destrier, que Don Quichotte partit à la rencontre des phantasmes que faisait naître en lui les romans de chevalerie. Mais Rossinante est aussi passée dans le vocabulaire français pour désigner une jument maigre, maladive et mal conformée. Une autre fameuse jument est celle du personnage Gargantua de Rabelais. Cadeau du roi de Numidie à Grangousier, cette jument fut offerte ensuite par le père à son fils envoyé à Paris poursuivre ses études. Elle était si énorme que pour pendre à son col comme clochette, Gargantua ne trouva que les cloches de Notre-Dame. La jument verte est le personnage central d’un roman de Marcel Aymé et Milady est l’héroïne du roman de Paul Morand. Dans ce dernier, cette jument est associée au destin tragique de son maître, le commandant Luc de Léal.
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