ALIMENTATION ET COMPORTEMENT

MŒURS ALIMENTAIRES ET APPRENTISSAGE (1) Les mœurs alimentaires Le cheval se nourrit d’herbe, de fourrages et de céréales. Il a une préférence pour les aliments disponibles dans son environnement. Il dispose d’une nourriture de base à laquelle en sera ajoutée une autre en petites quantités. A l’occasion, sera ainsi ajouté des aliments comme les carottes, les pommes, les caroubes, les salades, les pissenlits ou d’autres fruits ou légumes. Il en consommera en petites quantités selon son goût personnel. On observe souvent que le premier choix du cheval face à une série d’aliments qui lui est présentée se portera sur ce qui est considéré comme une friandise. Au lieu de conserver le meilleur pour la fin, il profitera du meilleur sans délai. On semble attribuer ce choix au fait que l’instant présent l’emporte sur le futur même proche car celui-ci est toujours incertain. Le temps consacré à l’alimentation est de 16 heures en moyenne. Il a en effet un tout petit estomac qui se vide rapidement et doit être rempli sans cesse, d’oû l’intérêt des fourrages car ils sont riches en fibres. On comprend de ce fait les limites qu’offrent les aliments industriels et concentrés, et les conséquences sur les troubles du métabolisme et du comportement. La sagesse alimentaire La sagesse alimentaire consiste à ne s’alimenter qu’avec ce dont on à besoin. Le cheval fait preuve à la base de ce discernement nutritionnel. C’est une qualité qu’il a su développer pour reconnaître les substances nocives, savoir si son alimentation est carencée ou non, mais ce discernement est parfois affecté par des troubles alimentaires et comportementaux. La sagesse a pour effet d’écarter la nourriture que le cheval ne connaît pas. L’impossibilité pour le cheval de régurgiter les aliments signifie que les aliments indigestes ou toxiques, une fois ingérés, vont traverser tout le système digestif avant d’être évacué par l’anus, avec toutes les conséquences nocives sur l’organisme. L’incapacité à vomir rend donc le cheval méfiant. Il apprend en effet très tôt à distinguer les bons aliments des mauvais. De même, Il fait preuve d’une extrême prudence à l’égard des aliments nouveaux ou inconnus, réduisant au minimum les risques d’intoxication. Il va d’ailleurs préférer renoncer à un aliment plutôt que prendre le moindre risque. Ce comportement alimentaire fonctionne généralement bien lorsque le cheval est habitué à vivre dans une pâture, mais il fonctionne moins bien et se dérègle lorsque le cheval est nourri en box (voir le paragraphe sur le désapprentissage). La sagesse alimentaire va aussi permettre le choix d’aliments visant à combler des carences en fibres, en glucides, en vitamines, en minéraux ou en autres substances nutritives. Elle devrait aussi permettre de s’alimenter dans des proportions justes et nécessaires, mais on constate que cela n’est pas toujours le cas. Des facteurs contextuels et environnementaux, liés aux habitudes de vie imposés, peuvent en effet altérer la sagesse alimentaire. Les chevaux vivant souvent dans une pâture riche mangent sans abuser, à l’inverse de certains chevaux vivant en box qui, limités en fourrage, risquent de se gorger de fourrage. Le cheval risque d’abuser des aliments dont il est privé quand ceux-ci sont rares. Par contre, si ces mêmes denrées deviennent courantes, l’envie de les consommer à outrance disparaît. Le cheval principalement nourri aux grains et granulés, est d’avantage poussé, par le manque de fibres et par l’ennui, à manger ou grignoter tout ce qui se trouve à sa portée, même une nourriture frelatée ou de la paille souillée. Ce comportement, à l’origine de coliques parfois mortelles, est caractéristique de situations nées dans les écuries. Mais il en est de même pour un cheval en pâture, dès lors qu’il se trouve dans un lieu dépourvu de plantes comestibles. Le besoin physiologique de manger et de mâcher va le pousser à ingérer des végétaux toxiques.